Profils énergétiques des provinces et territoires – Yukon

Production d’énergie

Pétrole brut

• Il n’y a pas de production commerciale de pétrole brut au Yukon.
• Bien que huit bassins sédimentaires ayant un potentiel de 752 millions de barils de pétrole brut aient été découverts sur les terres du Yukon, il n’y a jamais eu de véritable production^{Note de bas de page 1}. Soixante-seize puits ont été forés dans cinq des huit bassins. La plupart d’entre eux ont été forés dans les années 1960 et 1970. Les plus récents ont été forés dans le bassin Eagle Plain en 2012-2013.
• En décembre 2016, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il serait interdit, indéfiniment, de délivrer tout nouveau permis d’exploration pétrolière et gazière dans les eaux de l’Arctique canadien, incluant les eaux fédérales au large des côtes du Nunavut, et que la situation serait analysée tous les cinq ans au moyen d’une évaluation scientifique du climat et de la vie marine.
• En 2019, le gouvernement fédéral a pris un décret, venant à échéance à la fin de 2021, interdisant toute activité pétrolière et gazière dans les eaux extracôtières de l’Arctique canadien, y compris les activités visées par les permis déjà délivrés^{Note de bas de page 2}. Ce décret a été modifié le 8 décembre 2023 afin de reporter la date d’échéance au 31 décembre 2028^{Note de bas de page 3}.
• En 2023, le Rapport du Comité d’examen de l’Arctique de l’Ouest a été publié^{Note de bas de page 4}. Il s’agissait d’une évaluation scientifique des risques et des avantages de l’exploration et de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières dans les zones extracôtières de l’Arctique.
• En 2023, le gouvernement du Yukon a signé avec l’Inuvialuit Regional Corporation, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement du Canada un accord portant sur la gestion et la réglementation partagées des ressources pétrolières dans la région de l’Arctique de l’Ouest - Tariuq^{Note de bas de page 5}, qui vise à accroître la participation des habitants du Nord à la gestion des activités pétrolières et gazières extracôtières.

Produits pétroliers raffinés

• Il n’y a pas de raffineries au Yukon.

Gaz naturel et liquides de gaz naturel

• Il n’y a actuellement aucune production de gaz naturel ou de LGN au Yukon.
• De faibles volumes de gaz naturel ont été produits dans le champ de Kotaneelee, dans le sud-est du Yukon, jusqu’en 2012, moment où la production a été suspendue pour des raisons économiques.
• Le potentiel total des ressources de gaz naturel classique en place du Yukon est estimé à 17 mille milliards de pieds cubes (Tpi³). Les ressources de gaz sec en place dans les schistes dévoniens du sud-est du Yukon sont estimées à 68 Tpi³.

Électricité

• En 2021, le Yukon a produit environ 0,70 térawattheure (TWh) d’électricité (figure 1), soit environ 0,1 % de la production totale d’électricité au Canada. La capacité de production du Yukon est estimée à 140 mégawatts (MW).
• La société d’État Énergie Yukon est le principal producteur et transporteur d’électricité au Yukon^{Note de bas de page 6}. Elle la vend également en gros à ATCO Electric Yukon, qui la distribue ensuite à la plupart des Yukonnais.
• ATCO Electric Yukon, une société privée, contribue aussi à la production d’électricité^{Note de bas de page 7}. En plus de distribuer l’électricité aux clients, elle possède et exploite la centrale hydroélectrique de Fish Lake près de Whitehorse (capacité de 1,3 MW), produit de l’électricité à partir du diesel dans cinq collectivités qui ne sont pas raccordées au réseau territorial, et exploite six installations d’urgence au diesel sur le territoire.
• Le Yukon produit la plus grande partie de son électricité à partir de ressources hydrauliques. En 2021, l’hydroélectricité représentait 72 % de sa production totale. Le Yukon compte quatre centrales hydroélectriques d’une capacité totale de près de 95 MW. La plus grande est la centrale hydroélectrique de Whitehorse, qui peut produire 40 MW d’électricité l’été et 25 MW l’hiver, quand le débit d’eau du fleuve Yukon est plus faible^{Note de bas de page 8}. La centrale hydroélectrique d’Aishihik, qui produit environ 25 % de l’énergie annuelle totale produite par Énergie Yukon, est la seule centrale hydroélectrique du territoire pouvant stocker de l’énergie en été, lorsque la demande est faible, pour être utilisée en hiver lorsque la demande est élevée^{Note de bas de page 9}.
• Le diesel et le gaz naturel sont utilisés pour produire de l’électricité pendant les périodes de pointe et en cas d’urgence, par exemple lors des années où les niveaux d’eau sont faibles. Le Yukon utilisait principalement du diesel, mais la baisse du prix du gaz naturel liquéfié (GNL) au cours des dernières années a rendu les investissements dans ces installations plus intéressants. Une centrale électrique au GNL comptant deux unités d’une capacité totale de 8,8 MW est entrée en service à Whitehorse en 2015. Une troisième unité a été installée en 2018, portant la capacité totale de l’installation à 13,2 MW^{Note de bas de page 10}.
• Un projet éolien de 4,0 MW, le premier projet de ce genre entièrement détenu par des Autochtones dans le Nord canadien, a été achevé en octobre 2023 à Haeckel Hill, près de Whitehorse. Le projet d’énergie éolienne Haeckel Hill-Thay T’äw est entré en exploitation commerciale en mars 2024^{Note de bas de page 11}.
• Un réseau solaire d’une capacité de 0,48 MW dessert le village d’Old Crow, qui est uniquement accessible par les airs^{Note de bas de page 12}, et la centrale solaire North Klondike (1,0 MW) a été achevée en novembre 2021^{Note de bas de page 13}. Un parc solaire d’une capacité de 2,9 MW a aussi été proposé pour la collectivité éloignée de Watson Lake.

Transport et commerce de l’énergie

Pétrole brut et liquides

• Presque tous les produits pétroliers raffinés (PPR) consommés au Yukon sont produits en Alberta ou en Colombie-Britannique. De petits volumes sont aussi parfois importés de l’Alaska.
• Il n’y a pas d’oléoducs ni d’installations pour le transport ferroviaire du pétrole brut au Yukon. Presque tous les PPR sont livrés aux collectivités du Yukon par camion, sauf à Old Crow puisque ce village n’a aucun accès routier ou maritime et peut uniquement recevoir du carburant par avion^{Note de bas de page 14}.
• Le pipeline Canol 1 a été construit pour transporter du pétrole brut de Norman Wells, dans les Territoires du Nord-Ouest, à une raffinerie de Whitehorse, durant la Seconde Guerre mondiale. Le pipeline a été aménagé par l’armée américaine et a été utilisé pendant moins de deux ans avant d’être retiré. Trois autres pipelines de pétrole brut et d’autres produits ont été construits dans le cadre du projet Canol pour relier Whitehorse aux villes de Skagway et de Fairbanks, en Alaska.

Gaz naturel

• Il n’y a aucun pipeline de gaz naturel au Yukon.

Gaz naturel liquéfié

• Whitehorse reçoit du GNL par camion en provenance de Fort Nelson, en Colombie Britannique (Cryopeak Energy Solutions, auparavant Ferus Natural Gas Fuels et Campus Energy^{Note de bas de page 15})^{Note de bas de page 16}. Ce GNL est stocké et sert à alimenter la centrale de production d’électricité d’Énergie Yukon à Whitehorse.
• Il n’y a aucune installation de GNL de grande envergure proposée au Yukon.

Électricité

• Le Yukon n’est pas raccordé au réseau électrique nord-américain en Colombie-Britannique. Il n’y a pas non plus de lignes de transport entre le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ou l’Alaska.
• Le réseau intégré du Yukon est le réseau électrique du territoire. Il comprend plus de 1 100 km de lignes électriques qui raccordent la plus grande partie du territoire aux principales centrales hydroélectriques, au diesel et au GNL^{Note de bas de page 17}. Plusieurs collectivités ne sont pas reliées au réseau électrique et produisent leur électricité localement à partir de diesel^{Note de bas de page 18}.
• Énergie Yukon possède et exploite l’essentiel de l’infrastructure de transport d’électricité et dessert elle-même 2 200 clients. ATCO Electric Yukon, pour sa part, alimente en électricité 19 000 clients établis dans 19 collectivités. La Régie des entreprises de service public du Yukon^{Note de bas de page 19} réglemente les deux sociétés.
• En 2019, le gouvernement du Canada s’est engagé à investir 16,5 millions de dollars dans le projet de construction d’un système de stockage par batterie d’Énergie Yukon^{Note de bas de page 20}, dont la capacité est de 20 MW/40 mégawattheures (MWh). La mise en service est prévue pour l’hiver 2024-2025.
• Le programme de microgénération du Yukon offre aux clients résidentiels et commerciaux des incitatifs pour produire de l’électricité à partir de ressources renouvelables et vendre l’électricité excédentaire au réseau^{Note de bas de page 21}. À la fin de 2023, on comptait 816 microgénératrices solaires raccordées au réseau ayant une capacité totale de 9,5 MW^{Note de bas de page 22}.

Consommation d’énergie et émissions de gaz à effet de serre

Consommation totale d’énergie

• En 2020, la demande d’énergie pour utilisation finale au Yukon s’établissait à 8,2 pétajoules (PJ). Les transports venaient au premier rang pour la demande d’énergie (52 % de la demande totale), suivis du secteur industriel (25 %), du secteur commercial (12 %) et du secteur résidentiel (11 %) (figure 2). La demande totale d’énergie du Yukon est la deuxième plus faible au Canada, et la consommation par habitant, la cinquième moins élevée au pays.
• L’exploitation minière joue un rôle déterminant dans la demande énergétique au Yukon et l’ouverture ou la fermeture de mines peut avoir une incidence énorme sur la consommation d’énergie.
• Les PPR, y compris l’essence, le diesel et le carburant d’aviation, sont les combustibles les plus utilisés au Yukon, avec une consommation de 6,4 PJ, ou 78 % de la demande pour utilisation finale totale. L’électricité et le gaz naturel suivaient avec 1,6 PJ (20 %) et 0,2 PJ (2 %), respectivement (figure 3).
• La stratégie élaborée par le Yukon en 2020 à l’égard des changements climatiques, de l’énergie et de l’économie verte vise notamment à remplacer les systèmes résidentiels de chauffage aux combustibles fossiles par des systèmes électriques intelligents et à appuyer l’installation de 20 systèmes de chauffage commerciaux et institutionnels à la bioénergie d’ici 2030^{Note de bas de page 23}.

Produits pétroliers raffinés

• En 2022, la demande d’essence pour moteur était de 1 761 litres par habitant au Yukon, soit 70 % de plus que la moyenne nationale de 1 035 litres.
• La même année, la demande de diesel était de 2 318 litres par habitant au Yukon, soit près de trois fois plus que la moyenne nationale de 772 litres.
• Le diesel compte pour une majorité des produits pétroliers raffinés consommés au Yukon. Une part considérable de la demande de diesel sert à la production d’électricité et au chauffage dans les collectivités qui ne sont pas raccordées au réseau électrique, et lorsque la production hydroélectrique est insuffisante pour répondre à la demande des localités qui sont reliées au réseau territorial.

Gaz naturel

• Le gaz naturel (stocké en GNL) est utilisé à la centrale d’Énergie Yukon à Whitehorse pour produire de l’électricité en période de pointe durant l’hiver ou comme source d’énergie d’appoint en cas d’interruption de la production hydroélectrique.

Électricité

• En 2020, la consommation d’électricité par habitant au Yukon s’établissait à 10,6 MWh. Le Yukon arrivait au dixième rang au Canada pour la consommation d’électricité par habitant, qui était 27 % sous la moyenne nationale.
• Au Yukon, c’est le secteur résidentiel qui a enregistré la plus forte consommation d’électricité en 2020 avec 0,20 TWh. Les secteurs du commerce et de l’industrie ont consommé 0,19 TWh et 0,06 TWh, respectivement.

Émissions de GES

• En 2022, les émissions de GES du Yukon ont totalisé 0,66 mégatonne d’équivalent en dioxyde de carbone (Mt d’éq. CO₂)^{Note de bas de page 24}. Les émissions du Yukon ont augmenté de 20 % depuis 1990, et de 18 % depuis 2005.
• Les émissions par habitant du Yukon sont de 15,1 tonnes d’éq. CO₂, un niveau de 17 % inférieur à la moyenne canadienne de 18,2 tonnes.
• Les secteurs qui émettent le plus de GES au Yukon sont ceux des transports (57 %), de l’industrie et de la fabrication (24 %) et de l’électricité et des bâtiments (6 %) (figure 4).
• En 2022, le secteur de l’énergie de la province a émis 0,04 Mt d’éq. CO₂, soit une très petite fraction des émissions totales de GES du Canada provenant de la production d’électricité.
• L’intensité des GES du réseau électrique du Yukon, mesurée en fonction des GES émis dans la production d’électricité du territoire, était de 70 grammes d’équivalent de dioxyde de carbone par kilowattheure (g d’éq. CO₂ par kWh) d’électricité produite en 2022. Il s’agit d’une baisse de 9 % par rapport au niveau de 64 g d’éq. CO₂ par kWh de 2005. La moyenne nationale en 2022 était de 100 g d’éq. CO₂ par kWh (figure 5).

Organismes de réglementation de l’énergie

• Gouvernement du Yukon : Énergie, Mines et Ressources
• Gouvernement du Yukon : Prix de détail du carburant
• Régie des entreprises de service public du Yukon (site en anglais)
• Énergie Yukon : Rapports annuels (site en anglais)
• Gouvernement du Yukon : Yukon Energy State of Play (document en anglais)
• Gouvernement du Yukon : Notre avenir propre
• Énergie Yukon : Current Energy Consumption (site en anglais)
• Régie de l’énergie du Canada – L’électricité renouvelable au Canada – Yukon

Date de modification :

2024-09-10